Bigorexie : Comment Cette Addiction au Sport Impacte la Santé Mentale et Physique

Relecture médicale par Thamousca Junis-Florian, LMHC, IMH-E®
Mise à jour le 30 janvier 2025 par BetterHelp L'équipe éditoriale

Avez-vous déjà ressenti un besoin irrésistible de faire de l'exercice, au point que cela empiète sur vos autres activités quotidiennes ? La bigorexie, également appelée addiction au sport, est un trouble encore peu connu mais qui peut avoir de graves répercussions sur votre santé physique et mentale.

Dans cet article, nous explorerons les différentes facettes de la bigorexie, en abordant ses causes, ses symptômes, et les méthodes disponibles pour aider ceux qui souhaitent surmonter leur dépendance au sport.

Un homme âgé sourit en soulevant des poids.
Getty/nd3000
Du mal à gérer votre addiction au sport ?

Qu’est-ce que la bigorexie ?

Reconnue comme une pathologie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 2011, la bigorexie se définit par une obsession malsaine pour l’activité physique et le développement musculaire. Cette condition, axée sur l’augmentation de la masse musculaire (à la différence de l’anorexie, qui se concentre sur la perte de poids), peut pousser les personnes concernées à adopter des routines d'entraînement excessives, souvent au détriment de leur santé physique et mentale.

Quelle est l’origine de ce mot ?

Le terme “bigorexie” vient du mot “big” (qui signifie “gros”, en anglais) et du terme “orexie” (“appétit” ou “désir” en grec ancien), un néologisme qui illustre l’appétit démesuré des personnes touchées pour l’activité physique et le développement musculaire.

Quelles sont les causes de cette addiction au sport ?

Facteurs culturels : l’impact de l’environnement et des réseaux sociaux

Dans nos sociétés occidentales, où l’image corporelle occupe une place centrale, les réseaux sociaux et les médias sont souvent considérés comme les principaux diffuseurs d’un idéal basé sur un physique musclé et athlétique. Si cette glorification de l’aspect physique peut pousser certains à se lancer dans la pratique d'une activité sportive, elle peut aussi créer une forte pression sur d'autres, les conduisant à développer une addiction au sport afin de modeler leur corps à l’image de ce qu’ils considèrent être des “standards”.

Facteurs psychologiques : le rôle des émotions et de l’auto-perception

La bigorexie trouve généralement son origine dans des facteurs psychologiques tels que le perfectionnisme ou une faible estime de soi, souvent étroitement liés aux influences culturelles évoquées précédemment. Les personnes affectées par ce trouble de l'image corporelle peuvent alors se tourner vers le sport afin de gérer les sentiments négatifs qu’ils éprouvent envers leur corps. Initialement bénéfique, l'exercice peut alors devenir une véritable nécessité… voire une obligation !

Facteurs génétiques et chimiques : comprendre l’addiction physique au sport

En plus des facteurs environnementaux et psychologiques, certaines recherches suggèrent que la bigorexie pourrait également être influencée par des prédispositions génétiques.
En effet, l’activité physique stimule la libération de dopamine et d’endorphines, souvent qualifiées d’“hormones du bonheur”. Cependant, avec le temps, le corps peut commencer à développer une dépendance à ces neurotransmetteurs, similaire à celle observée avec d’autres substances addictives, telles que l’alcool ou la nicotine.

La conséquence ? À long terme, cette dépendance biochimique peut pousser les individus à atteindre des niveaux d’activité physique extrêmes afin de rechercher cette sensation de récompense de plus en plus difficile à atteindre. Cela se fait souvent au détriment de leur santé physique et mentale.

Une femme en tenue de sport est à genoux sur un chemin de parc, semblant vérifier son genou, suggérant une possible blessure.

Reconnaître les symptômes de la bigorexie

La bigorexie se caractérise par une série de symptômes que l’on confond souvent avec une simple passion pour l’activité physique. Cependant, lorsque la passion dérive dangereusement vers l’obsession, les répercussions peuvent être graves, tant sur la santé physique que mentale.
Voici les principaux signes à surveiller : 

  • Une obsession pour l’exercice physique
  • De l’anxiété ou de l’irritabilité lorsque les séances sont manquées ou simplement perturbées
  • Un isolement social
  • Une fréquence accrue des blessures
  • Des troubles du sommeil et du comportement
  • Un investissement personnel et financier disproportionné 

Bigorexie et santé physique

En raison des entraînements intensifs qu’ils s’imposent, les individus souffrant de bigorexie s’exposent à des risques physiques considérables.

En effet, cette quête incessante de performance peut entraîner un épuisement physique grave, et même à des blessures sévères telles que des fractures ou des déchirures musculaires. De plus, le surmenage continu peut également affecter le système cardiovasculaire et augmenter le risque d’infarctus, et ce indépendamment de l’âge ou de la condition physique.

Tous ces risques soulignent l’importance de rester à l’écoute de son corps et de pratiquer une activité physique avec modération afin de préserver sa santé sur le long terme !

Bigorexie et santé mentale

Sur le plan psychologique, la bigorexie conduit souvent à un isolement social, l’individu étant tellement obsédé par son apparence que seul l’exercice physique compte.

Durant les périodes sans entraînement, cette obsession peut également engendrer de la nervosité, de l’anxiété et des troubles du sommeil. Dans les situations les plus sévères, les personnes souffrant de bigorexie peuvent adopter des comportements à risque, tels que la consommation de produits dopants afin d’améliorer leurs performances, ou recourir à l’alcool et aux drogues pour reproduire le circuit de récompense associé à l’activité physique.

Comment soigner la bigorexie ?

Consulter un addictologue, notamment via une thérapie en ligne, représente une excellente solution pour traiter la bigorexie, en particulier pour les patients réticents à l’idée de consulter en face à face.

Les thérapies comportementales cognitives (TCC), ainsi que les thérapies de pleine conscience, par exemple, sont reconnues pour leur efficacité dans le traitement de différents types d’addictions. Elles peuvent permettre aux individus souffrant de bigorexie à identifier les émotions et les sentiments associés à leur dépendance au sport, et d’engager un travail de fond afin de modifier ces comportements nuisibles à leur santé et à leur équilibre personnel.

Un homme est assis sur une chaise en bois, souriant à l'écran de son ordinateur portable.
Getty/simon2579
Du mal à gérer votre addiction au sport ?

La thérapie en ligne est-elle une solution efficace pour le traitement de la bigorexie ?

Depuis la pandémie de Covid-19, la thérapie en ligne a connu un essor considérable, il est facile de comprendre pourquoi. En effet, cette méthode permet aux patients de suivre leurs séances où qu'ils soient depuis un appareil connecté à Internet, grâce à sa flexibilité géographique et temporelle.

En plus de son accessibilité, la thérapie en ligne est reconnue pour son efficacité, puisque de nombreuses études ont démontré que les thérapies à distance, notamment les thérapies comportementales et cognitives (TCC), représentent une alternative fiable et efficace aux thérapies en présentiel !

En resumé

La bigorexie, aussi connue sous le nom d’addiction au sport, peut avoir des répercussions profondes sur la vie des individus qui en sont affectés.

Si votre rapport au sport et à l'activité physique vous préoccupe, envisager une thérapie en ligne pourrait être une solution efficace pour analyser et changer vos habitudes problématiques, tout en développant des pratiques plus saines pour votre santé mentale.

Merci pour votre feedback !

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